Junipéraies secondaires planitiaires à montagnardes à Juniperus communis
Code Natura 2000 : 5130-2
Code Corine : 31.88
Sous-type présent sur le site : junipéraies calcicoles xérophiles
Surface et représentativité sur le site : 10 ha soit 25% de la superficie du site.
REPARTITION
En France : les junipéraies calcicoles xérophiles développées en voiles sur des systèmes de pelouses calcicoles sont globalement répandues sur l’ensemble du territoire métropolitain, à l’exception de la région méditérrannéenne et des massifs cristallins.
Sur le site : Cf. cartographie ci-dessous.
Répartition des fourrés sur le site des chaumes de Sèchebec (Source : J. Terrisse 2013)
DESCRIPTION GENERALE
Physionomie, structure :
Les Junipéraies sont des formations ligneuses sempervirentes dominées par le Genévrier commun (Juniperus communis), constituant un voile au sein de systèmes de pelouses sèches calcicoles, de pelouses sèches acidiphiles, de landes acidiphiles sèches ou sub-sèches ou parfois de bas-marais et de moliniaies en contexte méso-hygrophile à hygrophile.
ESPECES INDICATRICES
Sur les Chaumes de Sèchebec, le Genévrier commun s’associe à la Bruyère à balais Erica scoparia pour former des manteaux pionniers acidiclines sur plateau calcaire très originaux. De fait, le Genévrier commun (Juniperus communis), la Bruyère à balais (Erica scoparia) et la Spirée d’Espagne (Spiraea hispanica), et l’Ajonc d’Europe (Ulex europaeus) sont considérées comme des espèces indicatrices de cet habitat.
Le Genévrier commun : seuls les pieds femelles portent des fruits. Les pieds mâles en sont dépourvus.
VALEUR ECOLOGIQUE ET BIOLOGIQUE
De manière générale, les junipéraies abritent une faune originale et diversifiée, constituée, notamment d’insectes et autres invertébrés phytophages, gallicoles (insecte qui se développe et vit dans une galle) ou non, associés aux genévriers.
Sur Sèchebec, l'habitat possède une valeur patrimoniale très élevée, représenté par une association végétale synendémique du nord du Bassin aquitain : l'Erico scopariae-Spiraeetum obovati.
EVOLUTION NATURELLE ET MENACES
Essence strictement héliophile, le Genévrier a besoin pour pouvoir se régénérer d’un milieu ouvert, les plantules étant très sensibles à la concurrence d’autres espèces plus compétitives comme le Brachypode penné (Brachypodium pinnatum).
Sa présence au sein des complexes de pelouses calcaires est donc étroitement liée au pâturage extensif de celles-ci, un surpâturage entraînant la destruction des germinations par piétinement ou abroutement, alors que le sous-pâturage ou l’abandon provoquent une fermeture du tapis herbacé fatale à l’implantation des graines.
De plus, le Genévrier étant une essence de grande inflammabilité et combustibilité, cet habitat est particulièrement sensible aux incendies et notamment aux faux pastoraux.
ETAT DE CONSERVATION
Depuis les premiers relevés effectués en 2006, l'habitat a évolué de manière ambiguë sur les Chaumes.
Trois facteurs ont contribué à son "tassement" : l'incendie de 2009, les coupes de Brandes effectuées par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels (CREN) et la compétition avec la chênaie verte qui tend à prendre le pas sur le fourré par maturation naturelle.
Par ailleurs, la dynamique amont du fourré reste très forte, comme en témoignent les nombreux pieds pionniers d'Erica scoparia qui apparaissent çà et là au sein de l'ourlet à Brachypode et Spirée, voire directement au sein des pelouses xérophiles. De même, dans les secteurs exploités par le CREN, de nombreux signes montrent la possibilité d'un redémarrage très rapide des espèces ligneuses constitutives.
On note toutefois que le faciès à Genévrier dominant (partie sud du site) tend à s'effacer par sénescence au profit de la chênaie verte et que, en l'absence de pâturage, ce faciès ne pourra être restauré.
L'évolution de l'état de conservation est ainsi considéré comme plutôt favorable.
En savoir plus ....
- Fiche 5130-2 du Cahier d’Habitats National